Présence Protestante et Le Jour du Seigneur proposent en cette fin d’année mouvementée et sportive, un pas de côté léger et doux… comme un agneau.
19 Et pourtant, ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour tous : Dieu lui-même le leur a montré clairement. 20 En effet, depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c’est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient fort bien quand on considère ses œuvres. Les humains sont donc inexcusables.
Épître de Paul aux Romains, chapitre 1
Avant la Pat’Patrouille, avant Disney, avant Jean de la Fontaine, et avant Ésope, dès les premiers livres, la Bible met en avant les animaux. Et pas seulement dans le livre du Lévitique !
Marine, aérienne, terrestre, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, l’armée des animaux est à regarder à la fois pour elle-même, comme une évidente merveille de la création, et pour ce qu’elle représente. Le symbole de la perfidie s’incarne dans le serpent, la grâce et la paix, dans la colombe, et bien sûr, l’innocence sacrifiée, dans l’agneau sans tâche, entre autres, le bestiaire biblique est vaste.
Je me souviens de mes vacances en culottes courtes. J’avais huit ou neuf ans. Il n’y avait que trois chaînes à la télévision et parfois, Henriette, ma grand-mère, me houspillait hors de sa salle à manger. C’était la campagne. Je n’avais qu’un champ ou un bois à traverser pour me rendre à la ferme des Martin. Le fermier me laissait y vivre ma vie de gamin entre les bottes de foins et la chasse aux poules. L’un de mes actes de bravoure était de caresser le bouc. Essayez un jour. L’odeur qui s’incrustera dans les creux de votre paume de main sera pestilentielle - CQFD la bravoure.
Les Martin avaient un chien loup. Une chienne, nommée Wolfie, dont je m’étais fait l’ami. J’aimais surtout la caresser de toute la vigueur de mes trois pommes, j’aimais prendre son museau entre mes mains et la regarder, les yeux dans les yeux, en disant d’un air féroce, mais sans trop y croire : « T’es qui toi ?! »… Ce à quoi elle me répondait par une léchouille sur le nez, preuve qu’avec les animaux, il ne sert à rien de jouer au gros dur. Parfois, par jeu (elle le savait bien que c’était un jeu), je lui tirais la queue et, là non plus, elle ne disait rien.
Un été, Wolfie eut une portée de ravissants petits chiots. Quelles merveilles ! Je me souviens de leurs miaulements, de comment ils crapahutaient, de leurs yeux presque aveugles, et d’elle, la bonne mère chienne, patiemment à leurs côtés.
On ne m’avait pas dit qu’il valait mieux éviter de toucher les petits d’une chienne, sinon, elle pouvait mordre. Je ne l’ai appris que plus tard. Pour l’heure, ses chiots étaient un peu les miens, je les prenais et les bizoutais avec toute la maladresse et l’inconscience de mon âge.
Wolfie avait organisé pour sa marmaille comme un petit nid, un cercle de paille au pied d’un poteau. Cet été-là, ce nid est devenu mon rendez-vous secret. J’aimais m’y rendre seul, sans dire à personne où j’allais. Je jouais avec la chienne qui était là, paisible, mais aussi et surtout, avec ses petits. Qu’ils étaient mignons et que j’étais grand et fort à côté d’eux ! L’un de mes jeux préférés était de leur faire sucer un de mes doigts. Comment pouvait-il éprouver l’envie de téter alors qu’aucun lait ne sortait de mes doigts ? Ne s’en rendaient-ils pas compte ? Maladroitement, il m’est arrivé de laisser tomber un chiot. La chienne s’en est peut-être vaguement émue l’une ou l’autre fois, mais jamais elle ne m’a chassé ni grondé.
Quand, plus tard, dans d’autres circonstances, des adultes m’ont appris qu’il ne fallait pas toucher les chiots de peur que la mère ne morde, j’ai commencé à avoir peur. Puis, je me suis souvenu de ce « nid », sous la grange des Martin. Les adultes disent parfois n’importe quoi. Les animaux savent bien si vous leur voulez du mal, du bien ou si vous avez peur d’eux. Ils le sentent. Si vous ne leur voulez que du bien, ils auront davantage de patience (sauf s’ils ont vraiment très faim et qu’ils sont des lions). C’était mon coin secret et je vous le livre maintenant car je vois bien qu’il est temps.
Les merveilles de la création sont un don. Marine, aérienne, terrestre, humaine, celui qui considère la création comme un don d’amour, de grâce, comme une leçon de discernement et d’intelligence reçoit en retour de l’amour, de la grâce, de l’intelligence et du discernement. « Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c’est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient fort bien quand on considère ses œuvres. Les humains sont donc inexcusables. »
Notre regard est créateur de vie ou de mort, et nous en sommes les seuls responsables. En résumant le haineux à sa haine, on l’y enferme… et l’on s’enferme soit dans la cage d’à côté. En disant de l’autre que son unique trait, c’est qu’il exclut l’autre, on exclut aussi. Regardons, discernons, nuançons, émerveillons-nous et aimons.
Christophe Zimmerlin
Entre les lignes – Les animaux de la Bible Un magazine mené par Christelle Ploquin et réalisé par Damien Pirolli
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